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Actu-Environnement : L’eau, service public primordial, est pourtant inconnu pour la plupart des citoyens : c’est le constat que vous avez pu faire en interrogeant des opérateurs publics de l’eau. Quelles en sont les explications ?

Laurence Lemouzy : Dans l’optique des 2es Rencontres nationales de l’eau publique, organisées par France Eau publique, nous avons produit un travail d’investigation basé sur plus d’une vingtaine d’entretiens qualitatifs. Nous avons demandé à des acteurs publics, des élus, quels étaient leur sentiment, le constat qu’ils faisaient sur la politique dont ils avaient la charge et, souvent, le terme d’invisibilité revenait.

Plusieurs raisons ont été avancées. Tout d’abord, ce service public fonctionne : nous constatons rarement une rupture d’eau au robinet. Or, comme les trains qui arrivent à l’heure, nous n’en parlons pas quand cela fonctionne. Autre explication : la distribution de l’eau correspond à une activité de réseaux, souterraine, cachée. Elle est invisible dans l’espace public. Nous voyons les fils électriques de l’alimentation énergétique, mais rarement les tuyaux qui passent sous nos pieds. Une cause également mise en avant est que le principal lien entre les professionnels de l’eau et les usagers est désormais la facture. Ce qui induit un phénomène de distanciation et une perte de la signification du service public pour aller davantage vers la…

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